Mars 2015: Hormonothérapie et visite chez l'oncologue

Début de l’hormonothérapie: Première injection sous-cutanée de Firmagon*.

23 mars 2015. Ca y est, l’hormonothérapie commence aujourd’hui à domicile. Je suis content et inquiet à la fois. L’infirmière ne devrait pas tarder. En l’attendant je lis la notice d’emploi du Firmagon* sur l’emballage. Il y a deux doses de 120 mg chacune à injecter dans la partie abdominale. C’est le traitement d’induction pour une efficacité optimale puis, chaque mois, se sera une dose d’entretien de 80 mg pendant trois ans. La sonnette retentit, j’accueille l’infirmière. Tout de suite elle m’informe que l’injection sous-cutanée est très douloureuse et dure cinq à six minutes. Effectivement, lorsque le produit se loge sous la peau ce n’est pas une partie de plaisir. Et ce jour-là, il y a deux injections, une à gauche et une à droite. L’infirmière me demande plusieurs fois si je me sens bien pendant l’injection car il y a des risques de malaise cardiaque avec ce produit. C’est terminé, j’ai deux grosse bosses handicapantes sur le ventre et c’est douloureux. L’infirmière prend congés en me souhaitant une bonne journée. Le soir avant de me coucher je prend un comprimé de Doliprane car la douleur est intense. Elle durera quatre jours…

*FIRMAGON est un antagoniste de l’hormone entraînant la libération de gonadotrophines, indiqué dans le traitement du cancer de la prostate à un stade avancé, hormono-dépendant (j’invite les lecteurs à se renseigner auprès de leur médecin car c’est assez complexe).

Première rencontre avec l’oncologue, préparation à la radiothérapie

24 mars 2015. Nous avons rendez-vous avec l’oncologue, le Dr M.D, à 15 heures à la Polyclinique de la Baie à Avranches. La salle d’attente est agréable et lumineuse. Un écran géant informe les patients des services de la polyclinique en alternance avec des documentaires médicaux. L’oncologue vient me chercher et invite Joëlle à se joindre à nous. Puis après avoir lu mon dossier il m’annonce la mise en place du plan personnalisé de soins:

-donc votre urologue, après concertation avec notre équipe, vous a prescrit de l’hormonothérapie pendant trois ans. Moi, j’ajoute la radiothérapie externe qui se passera ici. Dans nos locaux nous avons deux accélérateurs de particules. Avec votre dossier je vais calculer avec le technicien la dose de rayon X nécessaire pour venir à bout de votre tumeur. De plus, pour limiter les effets secondaires, nous associons un régime alimentaire strict à ce traitement. Voici quelques idées de menus. Autrement, après le début de votre traitement, on se verra chaque lundi pour faire le point.
Devant mon regard interrogatif il commence à nous expliquer ce qu’est la radiothérapie externe et les effets secondaires qui y sont liés. Je n’ai pas tout retenu et je vous invite à lire les lignes ci-dessous extraites du site internet http://www.e-cancer.fr:

Une radiothérapie externe consiste à diriger des rayons (on parle aussi de rayonnements ou de radiations), produits par une source externe, au niveau de la prostate pour détruire les cellules cancéreuses en bloquant leur capacité à se multiplier. Dans une radiothérapie externe, les rayons sont émis en faisceau par une machine située à proximité du patient ; ils traversent la peau pour atteindre la tumeur. Les rayons sont dirigés sur la tumeur et parfois, sur certains ganglions reliés à l’organe atteint. La radiothérapie externe est dite "transcutanée" car les rayons traversent la peau pour atteindre la tumeur. Ces rayons sont émis en faisceaux ciblés sur la tumeur par une machine appelée accélérateur linéaire de particules. C’est un traitement local (ou locorégional) du cancer de la prostate, c’est-à-dire qui agit directement sur la région à traiter. Ce traitement est réalisé par un oncologue radiothérapeute.

Quelles sont les indications d’une radiothérapie externe ?

Une radiothérapie externe est un traitement de référence des cancers de la prostate localisés et localement avancés.

Comment agit une radiothérapie?

Les rayonnements abîment les cellules essentiellement au niveau de leur ADN, c’est-à-dire de la carte d’identité des cellules. L’ADN se trouve dans le noyau de chaque cellule du corps. Quand l’ADN est abîmé, les cellules ne peuvent plus se multiplier et finissent par mourir. Cette destruction n’est pas immédiate, elle se produit quand les cellules sont amenées à se diviser. Dans une curiethérapie les rayonnements sont issus de sources radioactives alors que dans une radiothérapie externe, ils sont produits par des machines, le plus souvent aujourd’hui des accélérateurs linéaires de particules. Il existe plusieurs types de rayons qui pénètrent plus ou moins dans le corps et y déposent leur énergie de manière différente. Les rayonnements les plus couramment utilisés actuellement en radiothérapie externe sont les photons ou rayons X (utilisés dans 90 % des cas) de très haute énergie. Plus rarement, on utilise aussi des protons, et un autre type de particules, les ions carbone, est en cours d’évaluation. Les rayons provoquent des lésions sur toutes les cellules qu’elles touchent, qu’elles soient cancéreuses ou saines. C’est ce qui explique les effets secondaires de la radiothérapie. L’enjeu de tout traitement par radiothérapie consiste donc à maximiser son efficacité sur la prostate, tout en minimisant la toxicité sur les tissus sains et les organes avoisinants, aussi appelés organes à risque comme :
le rectum, la vessie et le canal anal notamment. Il faut pour cela concentrer le plus précisément possible l’irradiation sur le volume de la prostate:
à ce titre, les progrès technologiques des dernières années sont considérables. Il faut aussi déterminer, pour chaque patient, la dose de rayons optimale c’est-à-dire suffisante pour détruire la tumeur mais en tenant compte de la dose de tolérance des organes à risque. La dose de rayons est exprimée en gray, abrégé en Gy (du nom d’un physicien anglais). Une dose de 1 Gy correspond à une énergie de 1 joule absorbée dans une masse de 1 kg. La dose de rayons nécessaire pour détruire une tumeur varie selon le type de cancer. La dose de tolérance des organes à risque est également variable selon les organes et selon la radiosensibilité du patient. Les doses habituellement délivrées lors d’une radiothérapie externe d’un cancer de la prostate sont de 70 à 80 Gy pour une radiothérapie exclusive. Les doses sont plus faibles en cas de radiothérapie réalisée après une prostatectomie totale. Il faut aussi jouer sur ce que l’on appelle l’étalement et le fractionnement de la dose, c’est-à-dire la durée totale du traitement et son découpage en plusieurs séances ce qui permet aux tissus de se régénérer.

Mon traitement sera composé de 37 séances au rythme de 5 séances par semaine. Soit une durée de 7 semaines. Avant de commencer il y aura la pose par l’urologue de 3 grains d’or dans la prostate qui serviront de guide pour l’accélérateur de particules. Ensuite il faudra que je passe un scanner avec tatouage et une IRM de repérage des organes…

Nous quittons l’oncologue à 17h30…un peu sonnés.