Fin Avril 2015: Début de la radiothérapie

Le traitement par radiothérapie m’angoissait. Aussi, pour me rassurer, j’ai étudié comment fonctionnait un accélérateur de particule. Ça m’a beaucoup aidé pendant les séances car je savais que les rayons repartaient vers la terre après avoir traversé mon corps.

Pendant toutes les séances de radiothérapie je m’imaginais le jeu "Space Invaders", avec ma manette imaginaire je détruisais les cellules cancéreuses qui attaquaient ma prostate.

27 avril 2015. Je crois que cette journée est à marquer d’une croix blanche tant le parcours a été long avant d’en arriver là. Ma première séance de radiothérapie commence à 17h40 et je suis dans un état d’excitation et d’inquiétude. J’ai envie d’uriner car les séances se déroulent avec la vessie pleine. En position allongé celle-ci repousse les autres organes qu’il ne faut pas irradier. Dans la salle d’attente nous sommes que tous les deux. Sur notre droite nous apercevons deux cabines avec un voyant rouge et un voyant vert au-dessus de chaque porte. Le voyant vert d’une clignote, sur l’autre c’est le voyant rouge. Nous ne savons pas pourquoi. Devant nous un écran télé sur lequel se succède une série de paysages, les services de la Polyclinique et, en incrustation, les photos des opérateurs en radiothérapie du jour. Soudain, une infirmière sort par la porte d’une cabine, celle où le voyant clignote au vert. Puis, en riant elle me dit:

-c’est votre première fois? Quand ça clignote au vert c’est que vous pouvez entrer. La cabine est libre, à tout de suite !

Je ne demande pas mon reste et j’entre dans la cabine. Ludivine, l’opératrice en radiothérapie, me demande d’enlever mon pantalon et mes chaussures et d’attendre qu’on vienne me chercher. La pièce n’est pas très grande, elle est équipée d’un banc, de porte-manteau, d’un lavabo avec miroir. Il y a une porte qui donne sur la salle où se trouve l’accélérateur de particules. Je peux entendre des voix et un ronronnement de machinerie, un autre patient se fait traiter. Puis j’entends le patient entrer dans la cabine d’à côté, c’est fini pour lui. Ça va être mon tour. Ludivine m’ouvre la porte et me conduit dans la salle de
radiothérapie. Puis je suis pesé. Elle m’explique le fonctionnement tout en me demandant de m’allonger sur la table (3), pour plus de confort j’ai un rehausseur sous les genoux:
-voilà dit-elle, on vous positionne grâce aux rayons rouges (comme pour les codes barre) qui balaient la zone à traiter et vos tatouages. Ce sera toujours la même position. Au-dessus vous avez l’émetteur (1) de rayons X (5) qui va tourner sur son axe (7) autour de vous (6), il va émettre des rayons (5) qui vont vous traverser pour atteindre et traiter votre prostate (4). En même temps il prend des photos pour voir l’évolution du traitement. Les rayons, pour la sécurité, sont récupérés par le récepteur (2) et envoyer à la terre. On va commencer, vous allez voir ça fait très mal! Je lui répond que j’ai même pas peur. Elle rit et part au pupitre de commande.

La salle est climatisée, j’ai un peu froid. Je sens la table bouger comme pour affiner mon positionnement. Puis l’émetteur fait un tour complet autour de moi et s’arrête à la verticale. J’entends un bourdonnement, c’est l’émission des rayons pendant une dizaine de secondes puis redémarre sa rotation. Maintenant il s’arrête à la diagonale et envoie des rayons puis se remet à tourner. Il fera ce cycle trois fois. Voilà, la première séance est terminée, ça a duré sept minutes en tout et pour tout et je n’ai rien senti. Ludivine me reconduit à la cabine et me dit à demain. Après mettre rhabillé je me précipite aux toilettes pour uriner. Je retrouve Joëlle dans la salle d’attente et nous partons. Sur le chemin du retour je lui explique comment ça s’est passé.

La dernière séance de radiothérapie s'est déroulée le 18 juin 2015.