Fin décembre 2014: Annonce du cancer

L’angoisse de l’attente des résultats est difficile à supporter.

30 décembre 2014. Il est 17h15. J’avais rendez-vous à 15h00.
Plusieurs patients arrivés après moi sont passés en consultation. A chaque fois que le Dr F.T. venait en chercher un il regardait dans notre direction avec un regard fermé, assez grave. Joëlle me dit que c’est pas bon signe. La salle d’attente s’est vidée progressivement. Enfin c’est mon tour. Le médecin nous accueille chaleureusement et nous fait asseoir. Il consulte mon dossier et lève la tête pour me dire:
-je n’ai pas de bonnes nouvelles, la biopsie confirme mes craintes du premier rendez-vous. Vous avez un adénocarcinome prostatique, onze des douze prélèvements ont des cellules cancéreuses.
Je suis abasourdi, Joëlle se tourne vers moi pour me dire:
-bah dis donc, toi qui n’est jamais malade, cette fois tu fais fort!
L’urologue continue:
-bon, pas de panique, il faut faire un bilan d’extension car cette pathologie peut faire des dégâts au système osseux et pulmonaire. Nous allons prendre rendez-vous avec la secrétaire pour un scanner thoraco-abdomino-pelvien, une IRM pelvienne et prostatique et une scintigraphie osseuse du corps entier et on se revoit après. Rassurez-vous, nous avons du temps devant nous pour agir, passez de bonnes fêtes de fin d’année.
La secrétaire téléphone aux différents services d’imagerie médicale. Le scanner se fera le 7 janvier 2015, l’IRM le 20 janvier et la scintigraphie le 21 janvier. Il faudra que j’apporte les résultats du scanner à la scintigraphie osseuse. Nous ressortons du service assez inquiets. Joëlle me dit que nous allons tout faire pour s’en sortir. Je suis complètement bouleversé mais, curieusement, je reprend le dessus. J’ai entièrement confiance en l’urologue et nous décidons de ne pas nous laisser abattre et de réveillonner. Toutefois, je ne peux m’empêcher de penser que, pendant ce temps là, la maladie va continuer sa progression.
Le mois de décembre avait déjà mal commencé, j’ai fait de l’hypertension et mon médecin a eu bien du mal à me traiter efficacement. Me trouvant fatigué et éprouvé il m’a mis en arrêt de travail. Puis, début janvier 2015, il remplira un dossier d’ALD (Affection Longue Durée) pour une prise en charge à 100%.